La pêche en première catégorie est derrière nous, pour cette année. Mais pour certains pêcheurs, il est difficile d’attendre l’ouverture pour croiser de jolies truites ! Plusieurs options s’offrent à vous dans le Gard : soit visiter l’un des 3 parcours réussite du département, soit vous rendre sur le réservoir mouche sur les étangs de Vergèze.
Si vous faites ce dernier choix, nous vous proposons ici quelques conseils pour aborder au mieux cette pêche un peu particulière : la pêche à la mouche en réservoir. Une pêche répandue dans de nombreux pays, en particulier en Grande Bretagne, un peu moins par chez nous, alors qu’elle peut réserver de jolies surprises.
Le matériel pour pêcher en réservoir
Le matériel pour pêcher en réservoir diffère de celui utilisé de manière plus classique sur les rivières. Bien sûr, une canne de 9 pieds en soie 5 ou 6 pourra encore parfaitement convenir pour pêcher en sèche ou en nymphe à vue. Mais pour faire nager des streamers un peu lourds ou volumineux, il faudra plutôt se tourner vers des cannes de 9 voire 10 pieds, pour des soies de 7 ou 8.
En fonction des conditions de pêche, il est également toujours utile d’avoir à disposition différents profils de soie. Sur des poissons calés, ou lorsque l’activité en surface semble faible, le recours à des soies intermédiaires ou plongeantes peut souvent faire la différence. Les soies intermédiaires vous permettront par exemple de pêcher les 2 premiers mètres de la couche d’eau. Pour pêcher plus profond, on peut donc jouer sur la densité de la soie, en choisissant des soies plongeantes (sinking de 2 à 4), ou très plongeantes (de 5 à 8). Pour ces « grosses » soies, un moulinet large arbor est indispensable. Il existe d’autres alternatives à la soie plongeante, par exemple les soies flottantes à pointe plongeante. Le recours au Polyleader peut aussi être intéressante : il s’agit d’un bas de ligne, connecté à la soie, auquel il suffit de rajouter une pointe. La technique de pêche peut ainsi facilement s’adapter aux conditions, puisqu’il existe différentes densités de Polyleader, qu’on pourra changer aisément (surtout si la jonction peut se faire boucle dans boucle côté soie).
Ne pas oublier de le garnir de suffisamment de backing : en réservoir, on peut tomber sur de jolies arc-en-ciel, ou même sur d’autres espèces de poissons qui peuvent mettre à mal notre matériel !
Un panier de lancer peut aussi s’avérer utile. Si certains postes sont dégagés, il y aura toujours quelques brindilles ou autre élément naturel au sol pour perturber notre lancer !!
L’épuisette est vivement recommandée, pour abréger le combat, faciliter le décrochage et éviter de trop manipuler le poisson avant la remise à l’eau. La petite pince permettant d’écraser les ardillons est également plus que nécessaire, la plupart des réservoirs mouches étant no-kill, il est obligatoire de pêcher avec des hameçons sans ardillon.
Les lunettes polarisantes font partie des éléments indispensables : elles permettent de mieux observer le comportement des truites lorsque les eaux sont claires. Elles peuvent aussi éviter quelques accidents, surtout pour les débutants, en protégeant nos yeux de rencontres avec des mouches ou un bas de ligne, en cas de petite maladresse sur un lancer !!
Côté mouches
Chironomes, noyées, streamers, sèche… le choix semble infini au moment de se lancer à l’eau… Pas de panique, et sans citer toutes les possibilités, des valeurs sûres – presque incontournables – sont là pour guider nos premiers pas.
Parmi ces valeurs sûres, nous pouvons citer le Woolly Bugger, déclinable à l’infini pour les monteurs de mouches, en coloris / taille et matériaux. Son efficacité n’est plus à démontrer, c’est l’une des mouches de bases utilisés par de nombreux pêcheurs en réservoir.
Le bobby fait également partie des incontournables : sur soie plongeante qui repose sur le fonds, ce petit streamer avec ses 2 gros yeux en mousse aura tendance à descendre lorsque la soie est ramenée. Mais le bobby remonte doucement entre les animations, et c’est souvent le moment choisi par la truite pour passer à l’attaque. Il est d’une telle efficacité, que sur certains parcours, son utilisation est carrément interdite. A noter qu’il est par exemple possible d’associer Woolly Bugger et bobby sur une même ligne…
D’autres streamers peuvent venir garnir votre boîte à mouche, par exemple le streamer marabout, le streamer-blob, le dog-nobbler, la montana…
Le « train de chiros » est l’une des techniques les plus utilisées en réservoir. Les chironomes font partie de l’ordre des diptères, avec des milliers d’espèces à travers le monde. Il s’agit d’une des principales sources de nourriture des truites sur les plans d’eau : pas étonnant que leurs imitations soient aussi appréciées par les arc-en-ciel ou les farios !! Plusieurs méthodes permettent de pêcher la profondeur choisie, en variant densité de soie ou en fonction des chiros utilisés. Un chironome émergeant vous permettra par exemple de pêcher en surface ; un chiro lesté en pointe nagera forcément plus profond… Le recours au Polyleader peut par exemple prendre tout son sens sur un train de chiros : on adaptera ainsi la densité de ce bas de ligne en fonction de nos observations du plan d’eau. Sur des « marsouinages » visibles en surface, on pourra choisir un Polyleader intermédiaire peu plongeant permettant de pêcher les premières pellicules d’eau. En l’absence d’activité, on s’orientera plutôt vers le Polyleader plongeant, afin d’aller chercher les poissons là où ils se trouvent !
Les pêche en sèche et en nymphe ont également toute leur place en réservoir. Mais la pêche en noyée peut être tout aussi efficace, et semble souvent délaissée de ce côté de la manche par rapport aux pratiques britanniques par exemple. L’exemple de 2 mouches noyées pêchant juste au-dessous de la surface et des vaguelettes formées par le vent est à garder en mémoire… black pennel, grenadier, black-zulu peuvent par exemple sauver la bredouille, ou même assurer une jolie pêche.
La « pêche en duo » est souvent utilisée en réservoir, par exemple en utilisant une « sauteuse » (mouche sèche), à laquelle on raccorde une nymphe plus ou moins plombée, entre 50 cm et 1m50 plus loin. Il existe ici plusieurs façons de réaliser cette connexion : par exemple en montant la sèche en potence. Il est également possible de raccorder le fil de la nymphe à l’œillet de la sèche, ou encore à la courbure de l’hameçon de la sèche (à noter qu’un ardillon écrasé pénalise le recours à cette possibilité technique).
L’utilisation de petites agrafes spéciales peut se justifier en réservoir, par son côté pratique qui permet de changer de streamer rapidement, sans toutefois perdre en qualité de présentation.
Quelques conseils
Apprendre à « lire le réservoir » est tout aussi important que d’observer la rivière avant d’entrer en action. Savoir varier ses animations, trouver la bonne récupération est souvent la clé du succès… il ne faut souvent pas hésiter à essayer plusieurs types de soies à disposition, puis à trouver LA mouche sur laquelle les truites sont attablées…
Nous sommes tous tentés de lancer nos mouches (ou nos leurres) le plus loin possible… et pourtant, il est souvent intéressant de ne pas négliger les bordures !! Les truites sont en effet souvent en train de roder non loin des berges…
Pour plus de précisions et pour affiner ses techniques, nous pouvons vous conseiller ces lectures complémentaires, notamment pour vous informer plus précisément sur les différents types d’animation possibles :
– Dipteria 31 propose de nombreux conseils utiles pour cette pêche particulière ;
– Cet article de Pêches Sportives nous donne « 20 conseils pour réussir à la mouche en réservoir » ;
– Une vision bien particulière de la pêche en réservoir par Nicolas39 – pêche à la mouche (orienté nymphe à vue en réservoir).
De nombreux autres blogs et conseils peuvent être recherchés sur la toile.
Et maintenant, tous à vos fouets !!