Dans le but de développer la biodiversité des rivières gardoises et améliorer leur fonctionnalité (notamment pour la reproduction), la Fédération de Pêche s’est engagée avec les AAPPMA locales, à proposer des travaux afin de renaturer des rivières cévenoles.
Où et pourquoi ?
Le but d’un projet de restauration d’une rivière est d’aider le milieu à revenir à un état moins dégradé que l’actuel. Dans notre cas, nous ciblons ici la disponibilité en habitat aquatique, pour les poissons et notamment la truite.
Pour cela, il est possible de viser différents compartiments caractéristiques du milieu, comme par exemple : la ripisylve (les arbres et arbustes sur le bord des cours d’eau), les faciès d’écoulements, la granulométrie (la taille des sédiments), etc…
Pour ce projet, quatre rivières sont visées pour y effectuer des travaux, avec le souhait des AAPPMA locales:
- le valat de Roumégous (affluent du Gardon de St Jean), qui a subi de fortes dégradations suites aux crues de 2020, présentant aujourd’hui des secteurs uniformes et peu attractifs pour la faune piscicole;
- le Clarou (affluent de l’Hérault), qui a aussi été fortement touché par ces crues, avec un cruel manque de ripisylve et de diversifications des faciès.
- le ruisseau de l’Auriol (affluent du Gardon de Mialet), où une restauration efficace permettrait de faire de ce ruisseau un réservoir biologique,
- et le Moulinas (affluent du Galeizon), qui présente à certains endroits une certaine monotonie des écoulements.

le Clarou

Ruisseau de l’Auriol
Méthodologie
Avant de commencer à réfléchir aux différents travaux ou aménagements à mettre en place sur ces rivières, il convient de définir les zones à étudier. Pour ce faire, chaque rivière a été prospectée sur 3 tronçons de 500 mètres, afin de caractériser globalement le milieu et résumer en une note l’état fonctionnel de la rivière.
Suite à ces relevés, un secteur est choisi afin d’étudier plus spécifiquement les dégradations sur le compartiment biologique de chacune des 4 rivières. Des inventaires piscicoles ont été réalisés pour connaître la « qualité » des populations de poissons (en terme d’espèces représentative pour le milieu, leur densité…), des suivis écrevisses seront réalisés au mois d’août dans le but de repérer des secteurs favorables aux populations d’écrevisses à pattes blanches (espèce endémique, menacée et protégée) et des capteurs thermiques ont été installés pour vérifier les conditions thermiques des rivières par rapport aux préférences biologiques.

Pêche d’inventaire sur le Roumégous
Un autre protocole spécifique aux habitats piscicoles est également mis en place : l’Indice d’Attractivité Morphodynamique (ou IAM). Il permet de mettre en avant l’attractivité du milieu pour les espèces de poissons en s’appuyant sur trois caractéristiques majeures influençant les habitats aquatiques : les substrats, les hauteurs d’eau et les vitesses d’écoulement.
Une cartographie précise du site, regroupant ces 3 éléments, est alors réalisée, représentant alors des pôles d’attractivité pour les espèces.

Exemple du rendu d’un IAM sur le Gardon
Et la suite…?
Toutes ces données serviront à orienter les projets, dans l’intention de répondre le plus fidèlement possible aux problématiques de chaque secteur, et de faire revenir le tronçon a un état le plus naturel possible. Différents scénario seront alors proposés aux AAPPMA et gestionnaires (ETPB) pour correspondre aux volontés et moyens de chacun.