La Fédération de pêche du Gard s’est emparée depuis plusieurs années de cette problématique des espèces exotiques envahissantes (EEE). En partenariat avec les acteurs locaux impliqués sur ce projet (Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, Etablissement Public Territorial de Bassin des Gardons, Association Gard Nature), des actions d’information et de sensibilisation sont ainsi menées auprès des pêcheurs du Gard.
Certains de nos cours d’eau sont en effet fortement impactés par l’apparition de ces plantes. C’est le cas la laitue d’eau massivement présente sur les contre canaux du Rhône, de la Berce du Caucase implantée sur Mialet, de la Jussie et de la Renouée du Japon qui progressent sur l’ensemble du département. En conséquence, les espèces de poissons peuvent souffrir de la présence de ces EEE et voir leurs habitats profondément modifiés par leur prolifération.
Un projet participatif, pour que les pêcheurs puissent aider à lutter contre ces espèces
La Fédération contribue au lancement d’un nouveau projet participatif. Il s’agit de faire contribuer à la détection de ces espèces toutes les personnes qui peuvent fréquenter les lieux impactés : pêcheurs, randonneurs, bénévoles des AAPPMA.
L’objectif est que chacun d’entre nous puisse identifier ces EEE, pour les prendre en photo, afin de pouvoir indiquer leur localisation et l’étendue de l’invasion. Il convient ensuite de contacter la Fédération de pêche du Gard par téléphone, et d’enregistrer ces informations sur naturedugard.org (programme « détection précoce des invasives).
Il est recommandé de ne pas toucher ces plantes, qui peuvent présenter des risques sanitaires. A titre d’exemple, la Berce du Caucase peut causer d’importantes brûlures, l’ambroisie et le houblon du Japon développent des pollens hautement allergènes, le raisin d’Amérique est toxique en cas d’ingestion des fruits.
Eviter les contaminations des rivières par les pêcheurs
Les activités humaines contribuent à la propagation de ces espèces exogènes envahissantes. Il est ainsi demandé aux pêcheurs de rester vigilants, car les contaminations peuvent avoir lieu via différents supports : bateaux ou float-tubes, waders, bottes, nasses, viviers, lignes…
Quelques gestes simples, appliqués par tous, permettront de diminuer au maximum les chances de voir se développer de nouveaux fronts de colonisation : vider l’eau de la cale et du vivier loin de la berge, retirer les résidus (plantes, boue, poissons, appâts) et les jeter loin des berges. Le nettoyage du bateau, de la remorque et des autres équipements doit également s’effectuer à distance des berges. Rappelons qu’il est par ailleurs interdit d’utiliser comme vif des espèces de poissons « invasives ».
Poursuite de la sensibilisation, avec différents supports de communication
La Fédération souhaite continuer à informer et sensibiliser les pêcheurs sur la présence de ces EEE et sur l’importance de lutter contre leur propagation. Des posters présentant ces différentes espèces seront distribués, notamment auprès des associations locales de pêche. Ces documents donneront les clés d’identification, permettant ainsi aux locaux pêcheurs habitués de ces lieux de renseigner un site web spécialisé.
Des panneaux de sensibilisation seront par ailleurs implantés sur certains postes de pêche du bassin versant des Gardons, pour attirer l’attention des pêcheurs sur l’importance du phénomène, et pour éviter la dissémination des graines et boutures de plantes invasives. Il s’agit en effet d’un des premiers vecteurs de développement de nouveaux fronts de colonisation. L’implantation de ces panneaux sera réalisée avec l’aide des bénévoles des AAPPMA et les mairies des zones sélectionnées.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter cette publication sur le site de la Fédération : espèces exogènes envahissantes. Vous pourrez en particulier y trouver des fiches sur différentes EEE identifiées dans le Gard : Renouée du Japon, Jussie à Grandes fleurs, Laitue d’eau, Myriophylle du Brésil, Raisin d’Amérique, Houblon Japonais, Élodée d’Afrique, Faux indigo, Élodée du Canada, Arbre à papillons, Égérie dense, Concombre anguleux, Berce du Caucase.
Cet article décrit également les différents impacts que peuvent avoir ces espèces, en particulier sur la biodiversité, sur la santé, sans oublier les impacts sociaux-économiques. Les causes du succès de ces invasion, les différentes méthodes de lutte sont aussi explicitées sur cette publication.
Un zoom avait par ailleurs été proposé en octobre 2019 par la Fédération, sur le cas spécifique de la laitue d’eau : le protocole de suivi de sa colonisation y était présenté, ces travaux se poursuivent.