Transition écologique et hydroélectricité

Ces derniers mois, les décisions gouvernementales et législatives laissent craindre un développement des microcentrales hydroélectriques dans un futur proche. Alors que dans un même temps, la France est engagée dans un combat visant à atteindre « un bon état écologique de ses cours d’eau », ces décisions interpellent.

La Fédération de pêche du Gard se positionne clairement contre la prolifération de ces petites centrales, et souhaite alerter le grand public et les décideurs sur les importants effets négatifs provoqués par l’installation de ces ouvrages.

Les discussions récentes autour d’un projet de loi visent en effet à inscrire « l’hydroélectricité au cœur de la transition énergétique et de la relance économique ». Certaines actions de lobbying semblent avoir guidé ces choix : il pourrait être plus difficile à l’avenir de détruire les petits ouvrages existants sur nos rivières, et le développement de petites centrales serait encouragé.

A une époque où la préservation de la biodiversité devrait être une préoccupation majeure, certains éléments liés au développement de cette « énergie propre » méritent d’être rappelés.

De nombreux impacts de l’hydroélectricité sur les milieux aquatiques

L’hydroélectricité est à l’origine de pressions sur nos cours d’eau, permettant d’expliquer la non-atteinte des objectifs de bon état écologique : altération de la continuité écologique et sédimentaire (par la présence physique des ouvrages transversaux), modification de la morphologie de nos rivières (taux d’étagement, chenalisation), altération du régime hydrologique (fonctionnement en éclusées, linéaires de rivières soumis à débit réservé), réduction des capacités d’auto-épuration, etc.

Rappelons également que les ouvrages au bord de l’eau, qui composent plus de 90% des ouvrages qui jalonnent nos rivières, ne contribuent qu’à hauteur de 10% de la production totale d’hydroélectricité, alors que leur impact négatif sur la biodiversité est majeur.

La vigilance reste de mise

Le manque d’eau sur certaines rivières gardoises a préservé nos cours d’eau d’une importante prolifération d’ouvrages jusqu’à présent. Pour autant, des projets pourraient émerger ces prochains mois, notamment sur la partie aval du Gardon.

Restons vigilants.