Suivi des populations de truite sur la Dourbie

On constate depuis plusieurs années une légère diminution de la densité de truites farios sur le bassin versant de la Dourbie. L’AAPPMA la Dourbie et la Fédération de pêche du Gard souhaitent comprendre pour quelles raisons les truites sont moins présentes sur ces rivières, afin de contribuer, par l’adoption de mesures de gestions piscicoles appropriées, à leur bon développement.

Pour ce faire, plusieurs champs d’études vont être investigués, en parallèle des pêches électriques et du suivi thermique déjà effectués sur le bassin versant depuis plusieurs années. C’est en particulier sur les frayères et sur les macroinvertébrés que les services techniques de la fédération vont travailler ces prochains mois. Il est important de savoir s’il existe un dysfonctionnement sur les populations de macro-invertébrés (par exemple à cause d’une pollution organique) et si les zones de reproduction des truites sont suffisamment nombreuses et fonctionnelles pour permettre à l’espèce de se régénérer.

Un travail spécifique sur les frayères de la Dourbie et de ses affluents

Une observation des sites de frais potentiels sera effectuée pendant et après la période de reproduction (entre décembre et janvier), afin de recenser les frayères et de constater leur état. Il s’agira également d’identifier potentiellement des dysfonctionnements causés par exemple par l’existence de seuils ou par la qualité des habitats.

Concrètement, les services techniques de la Fédération s’attacheront à parcourir l’ensemble de la rivière depuis l’aval, pour localiser par GPS chaque frayère et les décrire de manière précise. Ces zones sont assez facilement identifiables à l’œil nu, puisque le substrat apparaît plus clair, les géniteurs l’ayant remanié pour enfouir les œufs. Il s’agira en particulier d’étudier sur chaque secteur le type de substrat utilisé, l’état et les dimensions de la frayère, d’observer la présence de truites sur ces zones. L’intérêt de cette étude est aussi de pouvoir estimer le stock de géniteurs présents sur la Dourbie et ses affluents.

Etudier les macro-invertébrés

Les macro-invertébrés sont tous les petits animaux que l’on peut voir à l’œil nu, d’une taille généralement supérieure à ½ cm. La présence et la densité de macro-invertébrés contribue à estimer la qualité des eaux dans lesquelles ils évoluent. Ils sont en effet assez sensibles aux modifications de leur environnement (par exemple des perturbations physico-chimique ou biologique), et sont donc considérés comme de véritables bioindicateur d’un cours d’eau. Ces macro-invertébrés peuvent par ailleurs constituer une part non négligeable d’alimentation pour les truites, surtout sur les sujets plus jeunes, plus focalisés sur ce type de nourriture, alors que des poissons plus grands peuvent mieux diversifier leurs proies.

Des données sont déjà disponibles sur la concentration en macroinvertébrés de la rivière Dourbie, via le réseau RCS (Réseau de Contrôle de Surveillance). Il sera intéressant de réaliser une étude comparative de la présence de macro-invertébrés dans le temps sur la Dourbie, en analysant les chiffres disponibles sur plusieurs années.

Il s’agira par ailleurs de compléter ces informations par des prélèvements complémentaires avec 3 stations supplémentaires sur les affluents. Pour ce type de travaux, les meilleures conditions de prélèvement sont généralement réunies avec les basses eaux estivo-automnales, lorsque la concentration des pollutions est maximale, avec des températures élevées et des perturbations hydrauliques faibles.

Des mesures de gestions piscicoles définies dans un second temps

En fonction des résultats sur ces travaux menés sur les frayères et les macro-invertébrés, il s’agira par la suite de réfléchir de manière concertée aux mesures de gestion piscicoles ou de restauration du milieu aquatique appropriées à mettre en œuvre.

Naturellement, l’AAPPMA de Dourbies, les instances associatives voisines aveyronnaises, les services de l’Etat (DDTM et Office Français de la Biodiversité) et le Parc national des Cévennes seront associées à ces réflexions.

D’autres AAPPMA du Gard semblent d’ores et déjà intéressées pour engager ce type d’études sur leurs rivières. Il conviendra de déterminer dans quelle mesure ces analyses peuvent être efficaces pour aider à soutenir les populations de poissons, pour définir si ce genre de travaux peuvent être menés sur d’autres rivières gardoises.