Suivi des Frayères à Brochet

L’inventaire des frayères à brochet dans le Gard

Le Brochet est une espèce d’intérêt économique très prisée pour la pêche récréative. C’est une espèce classée en préoccupation mineure dans le monde mais qui est considérée comme vulnérable sur la liste rouge française (INPN, 2023). Elle est, comme beaucoup de top prédateur, en déclin dans certaines parties du globe. Ce déclin est multifactoriel. Il est lié à la dégradation de leurs habitats et de leurs frayères, aux changements profonds des régimes hydriques et thermiques dus aux changements climatiques, à l’occupation des sols…

Pour le maintien des populations de brochet dans les cours d’eau gardois, une étude sur l’état des frayères est menée sur l’ensemble des cours d’eau de 2nd catégories. Elle a été menée en Mars et en avril de l’année dernière et de cette année. Cette étude permettra aux partenaires techniques et à la fédération de pêche de mener des actions techniques ciblées sur cette espèce emblématique.

Les frayères sont des milieux avec un fort recouvrement végétal, des eaux calmes et peu profondes. Dans l’idéal, le niveau d’eau doit se maintenir entre 20 et 80 cm  pendant au moins 40 jours entre fin février et début mai pour permettre la fraie. Cette submersion et un réchauffement rapide (bon ensoleillement, pas de turbidité, pas de sédimentation…) ainsi qu’un couvert de végétaux dense, mais non compact est recommandés pour les frayères à brochet. Pour ce qui est des espèces végétales rencontrées dans les frayères, les brochets préfèrent les graminées avec des feuilles fines pour la ponte mais peuvent se contenter d’autres espèces. Les plantes qui ont été observées sur les frayères à brochet sont: des graminées, herbacées, des hydrophytes (des Nénuphars, de Elodée du Canada, du myriophylle, potamot…) et même de la végétation morte. Les algues filamenteuses sont par contre inadaptées pour la reproduction. Les brochets ont tendance à retourner dans les mêmes sites de fraie d’année en année. Cependant les brochets sont capables de migrer sur plusieurs dizaines de kilomètres pour atteindre les frayères et se reproduire.

Résultats de l’étude

Actuellement, les cours d’eau prospectées sont : le Gardon d’Alès, le Gardon, la Cèze, Le Vidourle, le Vistre, l’Ardèche, certaines parties du Rhône ainsi que certains plans d’eau comme les étangs de Vergèze, la Valliguière et la Rouvière. De par les conditions hydrologiques et morphologiques des cours d’eau gardois les protocoles ont dû être adaptés aux conditions des milieux : ainsi près de 200 frayères potentielles ont été identifiées durant ces deux années d’inventaire.