Prendre soin de nos prises

En ces périodes où les conditions de vie sont parfois difficiles pour la faune piscicole de nos cours d’eau, pensons à prendre soin de nos prises, encore plus que d’habitude, surtout si l’objectif est de les remettre à l’eau.

Voici quelques conseils et rappels pour celles et ceux d’entre nous qui souhaitent rendre les poissons à leur élément dans les meilleures conditions possibles. Il s’agit la plupart du temps de gestes simples, de bon sens, que la plupart des pêcheurs ont déjà adopté, mais il n’est pas inutile de les rappeler !!

les bons gestes pour relâcher ses prises

 

Les bons gestes à adopter à la pêche

Lors de la capture d’une prise, il est essentiel d’éviter de sortir le poisson de l’eau, ou alors le moins longtemps possible, juste le temps d’une petite photo pour immortaliser l’instant… Ceci afin de maximiser les chances de se recroiser d’ici quelques années !! Il est aussi important de laisser le poisson bien récupérer, avant de le relâcher : face au courant, sans mouvement de va et vient, le poisson repartira de manière énergique et spontanément lorsqu’il aura bien repris des forces.

Ne pas faire durer inutilement un combat, afin d’éviter de fatiguer les poissons, qui pourraient avoir plus de mal à repartir. Pour ce faire, il convient d’être équipé d’un matériel adapté (canne, moulinet) au poisson ciblé et de ne pas pêcher avec des bas de ligne trop fins par exemple, ceci pour pouvoir abréger le combat le cas échéant en bridant quelque peu le poisson, sans risque de casse trop important.

L’utilisation d’une épuisette est souvent conseillée pour la capture de grosses prises, elle permet en effet : de toucher le poisson le moins possible, d’abréger le combat, de laisser le poisson dans l’eau un maximum de temps lors du décrochage. Il est toutefois essentiel de bien choisir son épuisette, qui sera de préférence sans nœud et en caoutchouc (afin d’éviter d’infliger des blessures aux poissons ou de leur faire perdre une couche de mucus).

Lorsqu’il est impératif de toucher le poisson pour le décrocher, bien veiller à s’humidifier les mains, afin de ne pas lui enlever trop de mucus (ce liquide gluant qui recouvre les écailles des poissons, et qui sert à le protéger contre les parasites et les bactéries). Pour la même raison, l’utilisation d’un chiffon est proscrite pour manipuler ses prises. Il faut également éviter de serrer les poissons trop fort, ne pas leur toucher les yeux ni les branchies.

Le taux de survie des poissons peut dépendre de la technique de pêche utilisée, mais surtout de la façon de mettre en œuvre ces techniques. Certaines études scientifiques se sont intéressées à ce sujet : les conclusions de ces travaux ne manquent pas d’être interprétées et soulèvent souvent la controverse entre les pratiquants des diverses techniques. C’est souvent la pêche aux appâts naturels qui est montrée du doigt : quoiqu’on pense du résultat de ces travaux, des pratiques simples permettent d’augmenter le taux de survie de poisson lors des remises à l’eau. Il s’agit, pour la pêche au toc en particulier, de toujours pêcher avec la ligne tendue, et de ferrer immédiatement à la touche. Il en va de même lorsqu’on pêche au bouchon : il sera toujours préférable de se tenir à proximité immédiate de ses cannes, de pêcher de manière active, afin que les appâts ne soient pas avalés trop profondément.

Si le poisson a toutefois trop engamé (quelque soit la technique de pêche), il est conseillé de couper le fil, il ne faut pas chercher à le décrocher coûte que coûte. Mieux vaut « sacrifier » son hameçon, et couper le fil au ras de la gueule du poisson, ce qui augmentera clairement ses chances de survie.

 

Travailler sur l’armement des leurres

Pour la pêche aux leurres, il est aussi possible de réfléchir à l’armement de ses poissons nageurs par exemple. La plupart du temps, ces leurres sont en effet munis de 2 triples. Il est tout à fait envisageable de supprimer ces 2 triples, et de les remplacer par un hameçon simple, en queue du leurre. La taille de l’hameçon choisi est ici importante, mais les brochetons ou truitelles que l’on souhaite laisser repartir ne s’en porteront que mieux !!

Toujours sur les hameçons, une pratique qui se répand de plus en plus (pas uniquement auprès des moucheurs) : écraser ses ardillons. La décroche du poisson n’en est que plus aisée, parfois sans toucher sa prise, en le laissant dans l’eau et dans l’épuisette. Sachant que le nombre de poissons décrochés ou manqués sur des ardillons écrasés n’est pas forcément supérieur…

Certains pêcheurs (nord-américains pour la plupart) adoptent par ailleurs des hameçons circulaires (« circle hook »), qui semblent diminuer les blessures en limitant les ferrages profonds.

 

Pour des précisions et conseils liés à la manipulation des poissons, ne pas hésiter à (re) lire cet article publié par la Fédération de pêche du Gard en avril 2018.