La pêche au Jigging Rap

Traditionnellement nous connaissions la pêche au poisson d’étain que nos grands-parents pratiquaient pour traquer les bancs de perche. Il m’arrivait de les gratter avec un couteau pour leur donner plus de brillant. Leur utilisation du bord restait délicate car très enclin à s’accrocher dans les branches et au fond de l’eau. C’est lorsque j’ai pu monter sur un bateau que j’ai compris l’utilisation véritable de ce poisson de plomb. Ensuite, j’ai découvert le plomb palette et ce fut la révélation. Facile à mettre en œuvre et souvent sauve bredouille. La pêche au « plomb pale » demanderait à elle seule un article que nous présenterons prochainement.

C’est bien plus tard que j’ai découvert l’efficacité du Jigging Rap lors d’une sortie sur le Rhône au mois de janvier. Alors que les sandres étaient présents sur notre secteur, impossible d’enregistrer la moindre touche aux leurres souples. C’est alors que nous avons compris l’influence de ce jig atypique.

A l’origine c’est un leurre utilisé dans les pays nordiques pour la pêche sous glace.

Différentes animations sont possibles en bateau. Soit on l’utilisera comme on peut le faire avec un plomb palette. Des animations assez saccadées, en prenant contact avec le fond. C’est généralement le maniement le plus rentable pour ce type de leurre qui permet de déclencher l’agressivité des carnassiers. Mais le plus surprenant est encore d’enregistrer des touches lorsque le leurre est totalement immobile. Les poissons attirés par le maniement se rapprochent et pour je ne sais quelle raison, finissent par « taper dessus ». Mais on peut également le faire planer entre deux eaux et le ramener en linéaire. On prendra soin de prendre contact avec le fond régulièrement. Cela permettra aussi de balayer toute la périphérie du bateau et ne pas se limiter à la verticale du poste. Sa queue en forme de « toit » apporte un effet planant et encore plus lorsque l’on l’accompagne lors de sa descente.

Il existe 4 tailles de jigging de 3 à 9 cm et plusieurs coloris. Le fire tigger est le coloris de référence dans bien des situations, mais tous fonctionnent si on se donne la peine d’insister.  Depuis quelques années, il existe un modèle de jigging doté d’un œil en résine au niveau du triple tout aussi performant.

Si la pêche à l’aide de 3 hameçons est prohibée sur le domaine fluvial, pas de panique puisque les jiggings sont armés de seulement 2 hameçons. Le premier est moulé dans le plomb et une pointe sort à chaque extrémité, le triple en dessous constitue le second hameçon.

Pourquoi est il devenu une arme dans la traque du sandre et de la perche ? Premièrement, il est facile d’utilisation et ne demande que peu de technicité. Cette technique de prospection assez agressive permet également de balayer de gros volume d’eau et donc de couvrir plus de territoire. De par sa forme et son armement il n’est pas rare de piquer des poissons ailleurs que par la bouche. Certains carnassiers, par agressivité, vont chasser ce concurrent et peuvent se piquer par la même occasion. Si vous pêcher des secteurs où il y a du brochet, ne pas hésiter à réaliser une tresse de nylon, comme utilisé pour le plomb palette, ce qui réduira le risque de coupe.

Le jigging est une pêche dynamique et captivante qui vous mettra régulièrement en réussite, d’autant plus l’hiver lorsque les boules se rassemblent.