Les espèces envahissantes

Une espèce naturellement présente dans une rivière ou un plan d’eau est dit autochtone (la truite, le goujon), tandis qu’une espèce introduite est dite allochtone (le sandre, le black bass). Le code de l’environnement définit comme espèce envahissante ou susceptible de créer des déséquilibres écologiques, une espèce allochtone qui entre en concurrence (alimentaire ou géographique) avec d’autres espèces autochtones au point de menacer leur survie et/ou la biodiversité tout entière.

Parmi les espèces dites « nuisibles » on citera les plus présentes sur notre territoire.

Le Poisson-chat (Ictalurus melas)

Poissons chats capturés sur l’Avène à Saint Hillaire de Brethmas

C’est une espèce venue d’Amérique du nord qui est présente en France depuis plus d’un siècle. Poisson très vorace d’une vingtaine de centimètres, il a la particularité de pouvoir se reproduire plusieurs fois par an. Il a également la capacité de protéger le nid et les jeunes alevins, stade auquel les individus sont les plus vulnérables. Il est capable de survivre à des conditions extrêmes: il peut survivre jusqu’à 3 heures hors de l’eau, ou encore s’enfouir dans la vase et supporter des températures supérieures à 35°C.

La perche soleil (Lepomis Gibbosus)

La perche Soleil est une espèce venue d’Amérique du Nord qui est maintenant présente dans la plupart des cours d’eau du département (sauf en première catégorie). Souvent présente en bancs, elle se caractérise par une grande agressivité et mange à peu près tout ce qui bouge, larve, ver, crustacés, poissons… Comme son cousin le poisson-chat, elle va garder le nid; la ponte éclose au bout de 3 jours, et le mâle va surveiller les jeunes alevins. Les mâles peuvent d’ailleurs se reproduire plusieurs fois durant le printemps et l’été.  Lorsque les espèces protègent les pontes contre les prédateurs (poisson-chat et perche soleil par exemple) les populations vont être rapidement en expansion, jusqu’à prendre la place des autres.

 

Le Pseudorasbora (Pseudorasbora Parva)

Pseudorasbora capturé sur la Claysse commune de Saint Jean de Marvejols

Le pseudorasbora originaire d’Asie, aussi appelé Goujon asiatique, est un petit poisson blanc d’une dizaine de centimètres. On le retrouve sur la plupart des rivières et canaux de Camargue. Contrairement aux espèces ci-dessus, ce petit cyprinidé n’est pas agressif et plutôt paisible. Le gros problème avec ce poisson, c’est qu’il est porteur sain d’un agent pathogène mi-animal mi-champignon : l’agent rosette. Ce parasite va propager une mycose interne et causer des dommages pouvant aller jusqu’à la mort du poisson atteint. Nous connaissions la peste de l’écrevisse que les espèces indésirables (américaines) ont transmise à l’espèce autochtone, l’écrevisse à patte blanche. La grosse différence avec le pseudorasbora, c’est que le parasite ne va pas cibler une espèce native comme l’écrevisse, mais la plupart des poissons, du gardon à la truite et de l’ablette à la carpe. Certaines études réalisées en Turquie font état d’une chute de la population de poissons de l’ordre de 90 %, lié à l’introduction du pseudorasbora…

Les écrevisses : Américaine, de Louisiane et Signal.

 

Écrevisse américaine

Écrevisse de Louisiane

Écrevisse signal

Ces trois espèces originaires d’Amérique du Nord sont malheureusement bien présentes dans les eaux gardoises. Leurs similitudes est qu’elles sont toutes les trois « porteuses saines » de la peste de l’écrevisse, transmissible aux espèces autochtones. Les écrevisses de Louisiane et Américaine supportent très bien les variations de température importantes et elles creusent de grandes galeries, abimant ainsi les berges et la tenue de la ripisylve. Si vous souhaitez davantage d’informations, vous pouvez consulter le guide d’identification réalisé par la Fédération de pêche de Loraine.

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Qu’elles soient classées envahissantes ou nuisibles, ces espèces ne peuvent pas être transportées vivantes, leurs remises à l’eau est interdite ainsi que leur utilisation comme appât, mort ou vivant.