La sandre (Sander lucioperca) est un percidé au corps allongé, de couleur gris – vert sur le dos et blanc sur le ventre, avec des rayures verticales sombres sur les flancs. Sa puissante mâchoire est munie de 4 canines proéminentes. Les sandres les plus fréquemment capturés ont une taille de 40 à 60 cm (pour un poids d’environ 2 kilos), les plus beaux spécimens pouvant dépasser le mètre et les 10 kilos. Sa vision spécifique lui permet de chasser très efficacement lorsque la luminosité est faible, ce qui explique des chances de captures intéressantes au crépuscule.
Sa reproduction a généralement lieu aux mois d’avril / mai selon les conditions du milieu où il se développe. Actuellement dans le Gard, la pêche du sandre est fermée du deuxième dimanche de mars à minuit au 30 avril inclus. Mais il est donc vivement recommandé de ne pas cibler cette espèce au mois de mai, lors de l’ouverture générale de la pêche aux carnassiers : les populations futures de sandres ne s’en porteront que mieux !!
Ce carnassier apprécie les eaux calmes des parties aval de nos rivières, les canaux ou les plans d’eau profonds. Ce poisson est bien implanté dans de nombreux pays d’Europe centrale. Le sandre se plaît également dans les eaux gardoises, il est présent à l’aval d’une majorité de cours d’eau ainsi que dans de nombreux plans d’eau. Parmi les secteurs les plus réputés du Gard, citons la basse Cèze (en particulier non loin de sa confluence avec le Rhône), le Petit Rhône, et bien sûr le grand Rhône, renommé pour ses populations de sandres. Le linéaire entre Aramon et Avignon offre d’excellents postes, il n’est pas impossible d’y croiser de très jolis spécimens…
Principales techniques de pêche du sandre
Il existe un éventail important de techniques pour pêcher le sandre : pêche aux leurres, au vif, au mort manié, en verticale, drop shot… Chacun se tournera (voire se spécialisera) vers ses montages de prédilection. Il faut toutefois garder en tête que le sandre est un poisson lunatique et souvent déroutant : les poissons pourront rentrer en activité et attaqueront un temps vos leurres, puis les délaisseront quasiment instantanément, pour sembler ne plus vouloir s’intéresser qu’aux vifs que vous leur présentez… Il ne faut pas hésiter à se remettre en question, à varier les techniques et les animations lorsque rien ne semble vouloir les décider.
La pêche en verticale est l’une des techniques les plus utilisées de nos jours pour essayer de débusquer les sandres. Une technique qui se pratique en bateau, le plus souvent à l’aide d’un sondeur si on ne connait pas parfaitement les fonds des spots visités. On pêche en dérive naturelle ou contrôlée via le moteur électrique, généralement avec des leurres souples (shad ou finess) armés d’une tête plombée d’une quinzaine ou d’une vingtaine de grammes en fonction du courant ou de la profondeur. L’animation du leurre assez minimaliste a pour objectif de prospecter près du fonds à l’aplomb de l’embarcation. Les méthodes d’armement peuvent être perfectionnées à l’infini, les pêcheurs ne manquant jamais d’inventivité sur ce genre de sujets… Il est d’usage de ne pas se contenter de l’hameçon de la tête plombée sabot, en ajoutant un hameçon triple « voleur » (« stringer ») en queue du leurre souple.
Pour la pêche en verticale, le pêcheur sera souvent muni d’une canne avec une bonne réserve de puissance à action de pointe, d’1m80 à 2 mètres de longueur. La pêche se pratiquant sous le bateau, il n’est pas nécessaire d’avoir une canne trop longue qui pourrait à la longue fatiguer le poignet et même réduire la manœuvrabilité de l’ensemble.
Sur des poissons difficiles ou peu actifs, la pêche en verticale peut s’effectuer avec un montage drop shot (la pêche au drop shot pouvant aussi se pratiquer du bord). Une technique de pêche consistant à dissocier la plombée de l’hameçon, qui est monté en potence… De nombreuses variantes sont possibles, par exemple avec une tête plombée servant de lest, disposer un vif ou un leurre en potence. Le drop shot peut permettre de prospecter certains postes encombrés, en pêchant avec des diamètres de bas de ligne modestes.
Il est aussi possible se tourner vers le montage fireball pour animer un poisson vivant. Le fireball est une tête plombée dont la hampe de l’hameçon est assez courte, et qui dispose d’un second anneau de fixation, pour venir y ajouter un triple qui complète l’armement. Un montage intéressant pour aller débusquer les carnassiers qui sont postés près d’obstacles.
La pêche au vif était autrefois l’une des principales techniques utilisées pour capturer le sandre. Moins en vogue par les temps qui courent, notamment auprès des jeunes générations adeptes du no-kill et de pêches « plus actives », la pêche au vif reste encore productive. Les montages peuvent être simples sans perdre en efficacité : un nylon en 25/100 pour le corps de ligne, un flotteur coulissant, un bas de ligne en fluorocarbone feront souvent l’affaire (35/100 pour le fluorocarbone est dans ce cas suffisant sir le sandre est ciblé ou si le brochet n’est pas présent dans le secteur). Des montages plus « modernes » et moins rudimentaires peuvent bien sûr être employés… Le choix du vif est d’importance, on préfèrera les petits poissons d’une taille comprise entre 8 et 10 cm. Un ferrage immédiat est recommandé, d’une part car le sandre a souvent tendance à recracher rapidement sa proie, mais aussi pour éviter qu’un brochet ait profondément engamé le vif et son armement. La pêche au mort posé est une autre alternative assez répandue.
Autre technique parfois décriée, la pêche au mort manié, par exemple avec la fameuse monture « Drachkovitch » … De nombreux pêcheurs de carnassiers ont pratiqué et maîtrisé cette technique, en prenant soin de fabriquer eux même leurs montures originales… Le principe de base reste d’animer un poisson mort sur le fond pour le sandre, que l’on a équipé d’armements grâce à une monture la plus discrète et solide possible.
Voici pour les principales pratiques reconnues pour pêcher le sandre. Un poisson lunatique et méfiant, si intéressant à débusquer, et donc certains apprécient la saveur de la chair… les plaisirs de la table !! Pensez toutefois à relâcher vos rêves. Si la maille pour ce poisson est fixée à 50 cm dans le Gard, n’hésitons pas à remettre à l’eau les jolis poissons, afin de leur permettre de se reproduire à nouveau, et pour éventuellement les recroiser sur une autre partie de pêche !