Tirs de régulation du cormoran

Grand cormoran: l’Etat dit stop aux tirs de régulation

Sur le département du Gard, nous avons autour de 5 000 individus (comptage réalisé en 2019 par la Fédération de Pêche du Gard) qui restent durant 4 mois sur le territoire. En moyenne, chaque oiseau mange environ 500 grammes de poissons par jour. Ce chiffre nous donne une moyenne de 2,5 tonnes de poissons consommés chaque jour ; soit 75 tonnes de poissons engloutis chaque mois. Pour cette raison, la Fédération de Pêche du Gard avait jusqu’à présent une autorisation de destruction de 225 oiseaux par an. Les tirs avaient pour objectif de maintenir la pression sur les oiseaux durant le fraie de la truite fario et du brochet. Ces deux espèces sont particulièrement vulnérables, encore plus cette année avec la terrible sécheresse qui sévit encore sur notre département.

Mais voilà, le Ministère de la transition écologique a fait parvenir à toutes les DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer), un arrêté suspendant tous les tirs de cormorans en eau libre sur le territoire national. Seules certaines piscicultures pourront maintenir des tirs de régulation. L’état explique dans son projet d’arrêté qu’aucune étude « vérifiable » ne montrait l’impact du grand cormoran sur les populations piscicoles. La Fédération de Pêche du Gard a bien sur contacté la DDTM, pour trouver avec elle une solution. La personne en charge du dossier a même reçu un appel téléphonique depuis le ministère, pour lui expliquer qu’il n’y aurait aucune dérogation en France, et que tous les tirs étaient suspendus…

La Fédération Nationale de la Pêche en France (FNPF) est hors d’elle depuis cette parution et a décidé à l’unanimité d’attaquer en justice cet arrêté. Elle a également approuvé la séquestration de la Redevance Milieux Aquatiques versée par les pêcheurs, soit environ 8 millions d’euros par an, ainsi que le non-règlement des baux de pêche publics. C’est donc un bras de fer qui s’engage entre l’État et les pêcheurs en France.