Demande de tir des grands Cormorans

Pour rappel, depuis le 1er octobre 2022, les tirs de régulations ont été suspendus en raison du ministère qui n’a pas reconduit les autorisations de tirs de régulation du cormoran sur les eaux libres françaises pour la période 2022-2025. Mais en ce début d’année 2025, un nouvel arrêté cadre fixe des conditions pour que les fédérations de pêche françaises puissent faire à nouveaux des demandes de tirs de régulations des grands cormorans sur leur département.

Parmi ces conditions, le justificatif de l’impact réel du grand cormoran sur les populations piscicoles sensibles est demandé.

L’étude lancée par la Fédération

Pour créer un dossier qui pourrait être recevable auprès de la Direction Départemental des Territoires et de la Mer (DDTM), la Fédération du Gard a fait appel à un bureau d’étude, conjointement avec les Fédérations de l’Hérault, de Lozère et des Bouche du Rhône,  afin de porter le dossier de demande pour chaque département.

Les fédérations ont choisi le bureau d’étude « AYGA » pour la rédaction du projet. Dans le même sujet, il travaille également avec la Fédération de pêche d’Aveyron sur un argumentaire de mise en place de nouveaux tirs de régulation des cormorans.

Souhaitant fournir un dossier justificatif pour la fin d’année, l’étude a été réalisé à partir de données déjà acquises par la Fédération, à savoir les informations sur les populations de cormorans (localisations des dortoirs, effectifs) et sur les populations piscicole (réseau de pêche électrique)

Côté Gard, le bureau d’étude a fait ressortir quelques points clé tels que :

  • Le nombre d’individus de cormorans a doublé : entre 1500 individus (2011) et 3000 individus (2012) puis reste constant depuis 2012 ;
  • La positions des différents dortoirs dans le Gard et limitrophes fait que l’ensemble de département est couvert par une pression de cormoran plus ou moins forte. Ceci est basé sur le fait que les grands cormorans ont leurs zones de pêches sur un rayon de 20 km autour de leur dortoir.

  • La prédation est généralement exercée sur des proies allant de 12 cm à 40 cm, pour une consommation moyenne de 3 kg de poissons par jour ;
  •  Dans des milieux fermés, les pertes de populations piscicoles peuvent dépasser les 50 %.

A partir des stations de pêche analysable, l’impact du grand cormoran est répertorié sur tous les bassins-versants du département : Cèze, les Gardons, l’Hérault, Vidourle, Tarn et Ardèche. Quelques stations d’inventaire montrent des populations de truites actuellement équilibrées (c’est le cas pour la  Dourbie, le Bonheur et l’Arre). Mais il est également à considérer que les stations d’inventaires peuvent ne pas constituer les zones de chasse du cormoran.

De plus l’impact est plus ou moins fort selon les espèces piscicole présentes par exemple sur un milieu avec des truites ou grand cyprinidés, les individus seront plus prédatés.

La suite donnée…

Le rapport d’étude a été transmis à la DDTM 30 début septembre avec une une proposition de protocole de tirs.

La proposition est de viser les sites d’alimentation et non les dortoirs pour éviter que les populations de grand cormoran s’éclatent sur d’autres territoires et constituent des nouvelles zones de prédations. Pour le quota d’individu, l’arrêté cadre détermine un plafond de 20% de la population départementale du cormoran. La Fédération a souhaité demander une demande d’autorisation de tirs de 300 cormorans, ce qui correspond à 10% de la population du Gard et qui est similaire à ce qui était autorisé de 2019 et 2022.

La Fédération reste dans l’attente de la validation de la demande, pour la saison de tirs 2025/2026.