Projet: Restauration de la ripisylve

La Fédération de pêche et de la protection des milieux aquatiques du Gard, se lance dans un projet de restauration et de protection de la ripisylve afin de protéger les écrevisses à pattes blanches présentes et en régression dans notre département, sur la commune de Lasalle.

Ce projet est en concordance avec les actions du PDPG (Plan Départemental pour la Protection du milieu aquatique et la Gestion des ressources Piscicoles). Il fait suite à une étude sur le suivi et la protection des écrevisses à pattes blanches (Austropotamobiuspallipes) qui a été mise en place cette année afin de réactualiser les données du Parc National des Cévennes. En effet, dans le département du Gard, il semblerait que les dernières populations d’écrevisses à pattes blanches soient dispersées dans différents ruisseaux (secteur Cévennes essentiellement). Il a donc été essentiel de faire un état des lieux afin de déterminer l’état de cette espèce dans le Gard, et d’en préserver ces derniers foyers de populations.

Dans cette optique, la fédération de pêche a prospecté et localisé des zones d’habitats dont les écrevisses à pattes blanches sont présentes et souhaite restaurer leurs habitats naturels à travers de la restauration de la ripisylve, lutte contre les plantes invasives comme la Renouée du Japon, mise en défens dans des secteurs qui ont été dégradés. En effet, l’écrevisse à pattes blanches se retrouve dans des milieux qui présentent des débits constants en été et des abris variés (fond caillouteux, sous berges pourvues de racines, herbiers aquatiques, bois morts, blocs…). La structure des berges et la disponibilité des caches sont donc primordiales pour cette espèce.

L’écrevisse à pattes blanches est très exigeante quant à la qualité de l’eau dans laquelle elle vit. Des températures trop élevées en saison estivale et un manque d’oxygénation du cours d’eau sont néfastes à la survie de l’espèce. De ce fait, la fédération propose la mise en œuvre de différents aménagements pour améliorer la ripisylve et les habitats de la rivière pour la recolonisation de l’écrevisse à pattes blanches présentes à l’amont des travaux envisagés et sur certains affluents comme le Bouzon. Le projet se focalise sur le cours d’eau de la Salindrenque plus précisément au niveau du secteur du No Kill.

Les objectifs et les gains écologiques attendus de ce projet :

  • Mise en défens: c’est-à-dire l’implantation de clôture le long des berges, afin d’améliorer la qualité de l’eau, diminution du colmatage, réduire l’érosion des berges, augmentation de la capacité d’accueil et de recrutement du cours d’eau, éviter la contamination des animaux, et surtout permettre la régénération des espèces végétales qui ont été fauchés par les agriculteurs/propriétaires (saules, aulnes…). Cette mise en défens servira de mémoire aux propriétaires pour qu’au fil des années la ripisylve puisse se densifier.
  • Renaturation de la ripisylve: La protection de la ripisylve (ou végétation bordant la rivière) permettra que celle-ci joue ses rôles écologiques tels que l’amélioration de l’ombrage ; empêcher l’augmentation de la température de l’eau du ruisseau ; de stabiliser les berges ; d’assurer son rôle d’épuration de l’eau ; de favoriser une diversification de l’habitat aquatique piscicole et astacicole grâce par exemple aux chevelus racinaires, les épis naturels formés par les racines ou les embâcles modifiant ainsi les faciès d’écoulement et les dépôts de sédiments.
  • Lutte contre renouée Japon :la Renouée du Japon est une espèce invasive et envahissante, elle est donc défavorable à la biodiversité. Son élimination, permettra la renaturation de la ripisylve, l’ombrage et la stabilisation des berges.

L’atteinte de ces trois objectifs écologiques, permettra à l’écrevisse indigène, à pattes blanches de s’installer dans des conditions plus favorables à son développement.

La Fédération de pêche travaille en étroite relation avec le SMAGE des Gardons et la commune de Lasalle pour le bon déroulement du projet. Les travaux devraient se dérouler début printemps 2018.