L’été vient tout juste de commencer, pourtant les températures sont déjà hautes, et certaines rivières devraient bientôt voir leur niveau baisser de manière importante. Le pêcheur doit savoir s’adapter à ces conditions, en soignant plus que jamais ses approches, en misant sur la discrétion de ses bas de ligne, et en choisissant des animations susceptibles de décider les poissons.

Pêche à la mouche en été dans le Gard

Les poissons sont méfiants, leur activité alimentaire semble réduite en milieu de journée ou en cas de forte chaleur. Evidemment les coups du soir et du matin seront à privilégier, comme pour toute technique estivale ciblant les truites. Pêcher l’eau au petit bonheur peut s’avérer frustrant en termes de résultats, c’est plutôt sur des pêches à vue que les moucheurs pourront prendre du plaisir, avec de longues dérives, des bas de ligne allongés et les plus discrets possibles, et un dragage plus que jamais interdit car il calerait immédiatement les quelques poissons en activité. Sur des eaux basses et claires, il est souvent possible de repérer le poisson (la réciproque étant forcément vraie !). Par temps venteux, pluvieux ou couvert, la méfiance des poissons peut s’atténuer, sortir un train de noyées peut faire la différence, cette technique étant trop souvent négligée.

S’il est bien une rivière gardoise réputée pour la mouche, c’est la Vis ! Une rivière connue pour la méfiance de ses poissons, en toutes saisons. Les pointes en 10 centièmes, d’une longueur de 2 fois le canne, sont fortement recommandées. Sur la partie amont, la pêche en sèche à vue avec des petites imitations d’ensemble sera privilégiée. Plus en aval, c’est plutôt en prospectant les belles veines d’eau que vous pourrez tirer votre épingle du jeu, soit avec des mouches flottant haut, soit en nymphes.

La partie aval de la Vis

La Dourbie toute proche est aussi excellente en été à la mouche : une rivière pas très large dans le Gard, avec des berges souvent encombrées, mais qui abrite une très bonne densité de farios sauvages. Sur le parcours no-kill mouche d’Alès, il est par ailleurs possible de croiser le chemin de belles prises (bien observer l’activité en bordures avant de se mettre à l’eau et de marcher sur les postes !). Le Gardon de Saint Jean, en aval de Saint André de Valborgne, est aussi intéressant à découvrir, notamment sur le parcours no-kill et en descendant jusque vers Saumane. Petites araignées, sedges de renard ou chevreuil devraient faire la différence.

La pêche aux appâts naturels, une valeur sûre

Pêches au toc et aux appâts naturels restent efficaces en toutes saisons, la période estivale n’échappe pas à la règle. La aussi, les pêcheurs devront s’adapter aux conditions, par exemple en profitant d’un petit coup d’eau suite à un orage qui aurait pu teinter les eaux. Un joli vers de terre nageant en eaux troubles après de grosses pluies n’éveille souvent pas la méfiance des belles truites.

En période d’étiage, les approches sont souvent déterminantes, de même que la discrétion des bas de ligne, avec des plombées souples et allégées.

Si le coup du matin et la nuit tombée sont souvent privilégiés à cette période de l’année, gardons en mémoire qu’avant l’hiver c’est en ce moment que les truites sont au pic de leur activité alimentaire : il n’est donc pas impossible de faire une belle rencontre en pleine journée ! On essayera dans tous les cas de s’attaquer à des zones bien oxygénées et relativement fraîches. Les jolis courants en sous-bois, les zones végétalisées et ombragées seront alors de bonnes alternatives pour pêcher durant les heures les plus chaudes.

Et plus que jamais, abréger les combats avec une mise à l’épuisette rapide des captures permet d’optimiser les chances de survie des truites lors de leur remise à l’eau dans des eaux parfois chaudes…

Dans le Gard cet été, de nombreuses rivières devraient pouvoir réserver de belles surprises en pêchant aux appâts naturels : la Cèze et l’Homol, au nord du département offrent par exemple de jolis parcours pour cette technique. L’Hérault dans les alentours de Valleraugue ou l’Arre vers Le Vigan disposent également de magnifiques secteurs à prospecter aux appâts naturels.

Pêcher sur l’Arre aux appâts naturels

La pêche de la truite estivale aux leurres

Pour les « leurristes », l’été peut aussi être synonyme de jolies parties de pêche à la truite dans le Gard : de nombreux parcours se prêtent à cette technique. Si en hiver, on misera plutôt sur des animations lentes, la période estivale peut nécessiter des nages plus rapides et agressives de nos leurres. Des poissons nageurs explorant les courants, des leurres souples prospectant les fosses, et c’est une belle truite qui peut se décider à mettre une grosse proie à son menu du jour.

La partie gardoise aval de l’Hérault peut réserver de bonnes surprises aux leurres, tout comme les débuts de seconde catégorie où des débits plus importants autorisent l’utilisation de leurres plus volumineux. La Cèze au niveau de Saint-Ambroix, le Gardon dans les environs d’Anduze sont aussi de bons terrains de jeu pour cette technique. Si pour la plupart des pêcheurs, la recherche de truites sauvages est l’unique priorité, pour d’autres c’est la capture d’arc-en-ciel fraichement déversées qui est recherchée. Dans ce cas, il ne faudra pas hésiter à (re) visiter les parcours réussite mis en place par la Fédération, qui viennent tout juste d’être empoissonnés à nouveau.

Pour une pêche plus fine à l’ultra-léger sur des petits ruisseaux de première catégorie peuplés de poissons sauvages, la Dourbie, l’Arre proposent d’excellents secteurs. Si les pêcheurs souhaitent réarmer leurs leurres en privilégiant les hameçons simples plutôt que les petits triples, les truitelles sauvages ne s’en porteront que mieux…

On pourra également relire cet article publié par la Fédération pour des idées de pêche en Cévennes gardoises et pour une description plus complète des parcours qui attendent les pêcheurs sur cette partie du département.