La pêche aux appâts naturels

Après un printemps particulièrement pluvieux, notamment au mois de mai, les beaux jours arrivent enfin. C’est le moment de sortir à la truite avant que les débits d’étiage ne nous laissent que la seconde catégorie pour s’amuser. C’est une année exceptionnelle pour la pêche de la truite et cette espèce en général. D’une part, les débits constants et les forts cumuls de pluies permettent aux poissons d’avoir une croissance convenable et les niveaux de cet hiver ont permis à la majorité des poissons de se reproduire. Ces réserves et les cumuls de neiges en montagne prolongeront la saison de pêche à la truite. Nous pouvons alors espérer pêcher aux appâts naturels pendant encore plusieurs mois.

La pêche au toc est la technique la plus pratiquée pour pêcher la truite. Rapide à mettre en place elle a toutefois des variantes qui demandent une extrême technicité. La pêche à l’aide d’une canne télé-réglable ou à fil intérieur permettra de se faufiler le long des rivières encombrées. Généralement on pêchera en remontant vers l’amont. Cette technique est utilisée pour pêcher les petites rivières et ruisseaux. De manière générale on essaiera de grouper sa plombée. La réussite de cette pêche est liée à l’approche du poste. La présentation ne sera que secondaire.

La pêche à la Sempé (du nom de son inventeur) ou en grande dérive, est très certainement la pêche (avec la mouche) la plus technique qui existe. Elle permet non seulement de prendre des truites, mais elle permet aussi de sortir de gros poissons sur des nylons très fins. La pêche se pratique en descendant, avec toujours à l’idée que nous devons proposer un appât le plus naturellement possible, comme s’il descendait au grès des courants. On essaiera d’avoir une plombée étalée et dégressive.

La plombée devra prendre en compte plusieurs facteurs. Le premier est celui de l’appât choisi. Si l’on pêche avec un ver de terre, la présentation de l’esche se fera à raz du fond. Si l’on pêche avec des larves de types patraques, porte-bois, la présentation pourra être légèrement décollée du fond. Par contre si l’on pêche avec des mouches d’asticots, on pourra présenter son appât en pleine eau. Le second facteur va être le débit et la vitesse du courant. Plus on aura un courant important plus il faudra plomber. La couleur de l’eau nous obligera à étaler nos plombées lorsque l’eau est cristalline par exemple.  Les températures fraiches de débuts de saison nous ont forcés à avoir des plombées relativement groupées et une pêche plus lente qu’en saison estivale. Pêcher avec une larve de porte bois (dense) ou une teigne (qui flotte) ne demande pas la même plombée… Voila autant de facteurs à prendre en considération pour la création de son bas de ligne. Pensez également à réduire vos diamètres de BDL (maxi 14%) lorsque la saison estivale arrive. La tenue de la canne ne s’improvise pas. Gardez toujours à l’idée que l’objectif est de présenter un appât qui arrive en premier sur le poisson et non pas une trainée de plomb. Généralement on jettera notre ligne ¼ amont, pour avoir une dérive qui pêche à partir de notre niveau, jusqu’à ¾ aval. La ligne commence sa dérive dans une veine d’eau est la finie dans la même veine. Si elle sort et qu’elle drague, c’est qu’il y a un souci sur notre plombée ou notre tenue de canne… C’est une pêche passionnante ou le pêcheur doit sans cesse se remettre en question et ressentir le moment ou sa ligne vie.